Hydroxychloroquine : inefficacité démontrée

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Hydroxychloroquine, chloroquine medicine substance. Drug introduced as treatment for coronavirus, SARS-CoV-2. Active in COVID-19 supportive therapy. Chemical formula white pills 3d rendering
L’évaluation de l’hydroxychloroquine dans l’infection COVID a été proposée sur la base d’études ayant une méthodologie approximative qui avaient observé in vitro une activité antivirale.

IVERMECTINE : PAS DE RECOMMANDATION

Rédacteur : Professeur Philippe Mathurin, Chef de Service Maladies de l’Appareil digestif, Hôpital Huriez, CHRU de Lille 

CONTEXTE

L’évaluation de l’hydroxychloroquine dans l’infection COVID a été proposée sur la base d’études ayant une méthodologie approximative qui avaient observé in vitro une activité antivirale. En Mars 2020, prenant en compte l’absence d’autre alternative, la Food and Drug Administration (FDA) avait initialement accordé une autorisation d’utilisation de l’hydroxychloroquine chez les malades infectés par le COVID-19 (https://www.fda.gov/emergency-preparedness-andresponse/ mcm-legal-regulatory-and-policy-framework/emergency-useauthorization 2020). Dans un deuxième temps, la FDA a révoqué cette autorisation en Juin 2020 et a déconseillé l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans l’infection COVID-19 (update: https://www.fda.gov/news-events/pressannouncements/coronavirus-covid-19-update-fda-revokes-emergency useauthorization chloroquine 2020). 

ANALYSE DES DONNEES SCIENTIFIQUES : L’INEFFICACITE DE L’HYROXYCHLOROQUINE EST ETABLIE

Une étude française de 26 patients avait observé que l’hydroxychloroquine diminuait la réplication virale des patients ayant une infection COVID. La majorité des scientifiques considérait ces résultats comme peu convaincants en raison des failles méthodologiques de ce travail (données manquantes pour 6 patients). De fait, l’étude observationnelle américaine de 1376 patients n’avait pas confirmé l’intérêt de l’hydroxychloroquine [référence N Engl J Med 2020;382:2411-8]. Dans l’étude randomisée « Recovery », 1561 patients ont été traités par hydroxychloroquine et 3155 ont été traités classiquement [référence N Engl J Med 2020;383:2030-40]. La mortalité des malades traités par hydroxychloroquine était à 27% et celle des patients non traités par nydroxychloroquine était à 25%. Il existait une augmentation non significative de décès cardiaque chez les patients traités par hydorxychloroquine. Afin de mettre un terme à la controverse sur l’hydroxychloroquine, l’analyse de l’ensemble des données des études a été réalisé selon la technique de méta-analyse. La méta-analyse est une technique statistique permettant de combiner toutes les études en une seule étude. Les méta-analyses des données des études sur l’hydroxychloroquine [références BMJ 2021;373:n949 http://dx.doi.org/10.1136/bmj.n949; Nat Commun. 2021;12 : 2349. doi: 10.1038/s41467-021-22446-z] ont conclu à l’inefficacité de l’hydroxychloroquine en administration prophylactique (avant les symptômes) ou en administration curative (en présence de symptômes). Ces 2 études ont par ailleurs observé une augmentation de la mortalité chez les patients traités par hydorxychloroquine principalement liée à la survenue de complications cardiaques. 

L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE DECONSEILLE L’UTILISATION DE L’HYDORXYCHLOROQUINE

En Juillet 2020, l’OMS a modifié le schéma de l’essai clinique Solidarity en interrompant les inclusion dans le groupe testant l’hydroxychloroquine des malades conformément à la recommandation du Comité directeur international de l’étude. Cette recommandation était basée sur l’absence d’efficacité dans l’essai et l’augmentation du risque de complications cardiaques liées à son utilisation. En Mars 2021, l’organisation mondiale de la santé a estimé que l’évaluation de l’efficacité de l’hydroxychloroquine n’était plus prioritaire et que les moyens de recherche devaient être redirigés pour évaluer d’autres médicaments plus prometteurs.

L’IVERMECTINE : DES DONNEES PRELIMINAIRES NE PERMETTANT PAS DE CONCLURE

L’Ivermectine est en cours d’évaluation chez les patients COVID-19. Certains préconisent son utilisation en phase précoce ce qui semble illogique car cette molécule aurait des effets anti-inflammatoires liée en partie à l’inhibition de l’interleukine 6 mais n’a pas d’effet sur la réplication virale. Le communiqué de l’institut Pasteur sur les effets de l’Ivermectine a été source de confusion. En effet, les auteurs de cette étude réalisée sur un modèle animal d’infection chez le hamster doré a observé une amélioration des lésions tissulaires sans effet sur la réplication virale [référence EMBO Mol Med. 2021 Aug 9;13(8):e14122. doi: 10.15252/emmm.202114122]. Une récente étude randomisée de 400 malades n’a pas observé d’effets de l’Ivermectine sur la sévérité de l’infection COVID-19 |référence JAMA  2021;325 : 1426-1435].

En Mars 2021, L’OMS a précisé que les données actuelles sur l’utilisation de l’ivermectine ne sont pas probantes et a recommandé que son administration ne soit réalisée que dans le cadre d’essais cliniques.

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