Rédacteurs : Docteur Karine Guitteaud, Docteur Athéna Marquise, Service infectiologie, CHU de la Martinique
A ce jour, aucun patient vacciné n’a été pris en charge en réanimation au CHU de Martinique.
Parmi les personnes décédées à ce jour, il n’y a aucun vacciné.
Non, malheureusement on constate de plus en plus de patients jeunes, même sans comorbidités, hospitalisés pour oxygénothérapie. Mais on voit en service de réanimation de plus en plus de patients jeunes et obèses.
D’autre part, l’afflux très important de patients, nous contraint à en récuser certains du service de réanimation sur des critères de plus en plus drastiques et à y favoriser l’accès de personnes jeunes ayant peu de comorbidités. En effet il s’agit de ceux qui ont le plus de chance de survivre à une réanimation intensive et qui auront la qualité de vie la moins dégradée après la maladie.
Pour l’instant, il n’existe pas de traitement luttant spécifiquement contre la COVID, uniquement des médicaments pour lutter contre les conséquences de la COVID, manque d’oxygène, inflammation, troubles de la coagulation du sang surtout.
Chez les patients hospitalisés en Martinique pour la COVID-19 et devant recevoir des corticoïdes (principal médicament utilisé pour lutter contre l’inflammation liée à la COVID), il est prescrit une dose, d’ivermectine en une seule fois afin d’éradiquer une éventuelle infection parasitaire (anguillulose) méconnue. En effet, les corticoïdes peuvent être responsables d’une aggravation de cette infection parasitaire ou « anguillulose maligne » chez ces patients. Il n’y a à ce jour aucune preuve, d’une quelconque efficacité de ce médicament anti parasitaire l’ivermectine sur le virus SARS-COV-2 chez l’Homme.
Le seul traitement préventif, qui ait apporté un niveau de preuve suffisant pour diminuer la mortalité en population générale contre la COVID est la vaccination. L’administration d’anticorps monoclonaux peut être proposé dans le cadre d’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation) pour la prévention des formes sévères chez des patients ayant une forme symptomatique modérée (non sévère) avant le 5ème jour du début traitement et présentant une comorbidité : indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 35 (obésité), diabète, insuffisance respiratoire, traitement immunosuppresseur, insuffisance rénale. Dans une étude sur plus de 1000 patients, ces anticorps monoclonaux ont en effet montré une diminution significative des formes graves et des décès par rapport au « groupe placebo » n’ayant pas reçu ce traitement. (référence : Dougan et al, The New England Journal of Medicine DOI: 10.1056/NEJMoa2102685).
Malheureusement le traitement par anticorps monoclonaux ne s’adresse qu’aux patients ayant une infection COVID à début lentement progressif, et donc ne concerne qu’une faible proportion de malades COVID ayant un risque élevé de décès. En effet, la plupart des patients ayant un risque élevé de décès ont une progression rapide des symptômes après la phase d’incubation, et ne sont pas éligibles à ce traitement. En conséquence, les anticorps monoclonaux ne permettront pas de diminuer la mortalité du COVID en population générale car ce traitement n’est destiné qu’à une faible proportion de malades.
Aucun à ce jour.
Il est vrai que le fait d’avoir eu la COVID nous protège entre 6 et 8 mois d’une nouvelle infection avec la souche infectante. A partir de 8 mois on observe une diminution du taux d’anticorps protecteurs, d’où la recommandation d’une dose de vaccin 6 mois après la fin de l’infection. Cette vaccination a aussi l’intérêt de conférer une immunité contre les variants circulants.
On peut voir les patients en hospitalisation dans le respect des gestes barrières qui s’imposent pour éviter la contamination. Là encore, nous devons insister sur le fait que si le taux de vaccination de la population martiniquaise augmente, cela rendra plus simple les visites car un taux élevé de vaccination sera associé à une plus grande protection des malades et de leur entourage leur rendant visite…
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C'est faux, il y a bien un patient ayant reçu ses 3 doses chez nous en réanimation du CHUM