Rédacteur : Professeur Philippe Mathurin, Chef de Service Maladies de l’Appareil digestif, Hôpital Huriez, CHRU de Lille
*Les données présentées sont issues uniquement des 2 plus grandes revues scientifiques du monde : The New England Journal of Medicine (N Engl J Med) et The Lancet et ont été validés par les membres du comité de rédaction de ce site tous médecins.
Quatre vaccins COVID-19 ont été autorisés au 24 août 2021. Deux de ces vaccins ont été développés selon la technique d’ARN messager (Spikevax de la société Moderna, Comirnaty de la société Pfizer & BioNTech) et les deux autres selon la technique de vecteur viral non réplicatif (COVID-19 Vaccine de la société Janssen et Vaxzevria de la société AstraZeneca). Ces 4 vaccins ont franchi avec succès les 3 étapes de validation pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) :
Les études de phase III en double aveugle ont conclu à une efficacité des vaccins pour prévenir le risque d’infection COVID symptomatique avec un très bon profil de tolérance.
Le nombre de sujets inclus dans les études de phase III était très important : 43 548 sujets pour le vaccin Pfizer [référence N Engl J Med 2020;383:2603-15], 30 420 pour le Vaccin Moderna [référence N Engl J Med 2021;384:403-16], 23 848 sujets pour le vaccin d’Astra-Zeneca
[référence Lancet 2021; 397: 99–111] et 19,630 pour le vaccin de Janssen [référence N Engl J Med 2021;384:2187-201].
La tolérance des 4 vaccins était bonne sans survenue d’effets secondaires graves par rapport aux non vaccinés. Le nombre élevé de patients dans ces études conforte la sécurité de ces vaccins. Les principaux effets secondaires étaient bénins, principalement des douleurs au point d’injection (84% chez les vaccinés contre 19,8% chez les non vaccinés), ou symptômes tels que fièvre, maux de tête ou fatigue : 79.4% chez les vaccinés contre 36.5% chez les non vaccinés.
Les vaccins ARN messager sont plus efficaces en termes de protection contre le développement d’une infection symptomatique COVID que les vaccins utilisant la technique de vecteur viral. Une infection Covid symptomatique était 9 à 9,5 fois moins fréquente chez les patients vaccinés avec vaccins ARN messager par rapport aux non vaccinés [références N Engl J Med 2020;383:2603-15 et N Engl J Med 2021;384:403-16] tandis que les vaccinés avec vaccins à vecteurs viraux ont une diminution du risque de 6,5-7 fois par rapport aux non vaccinés.
Afin de démontrer l’efficacité des vaccins sur les complications sévères du COVID, de nombreuses études ont analysé les effets de vaccins dans des populations ayant été vaccinés. Deux études ont analysé les effets du vaccin Pfizer en Israël chez les premiers 596 618 vaccinés en janvier 2021 [référence N Engl J Med 2021; 384:1412-1423] puis les 4,715 millions vaccinés [référence Lancet 2021; 397: 1819–29] ayant été vaccinés entre janvier et avril 2021. Ces deux études ont observé une diminution de la probabilité d’être hospitalisé, de développer une forme sévère et de décéder du COVID. Dans la dernière étude, les 5,73 millions d’israéliens vaccinés avaient une diminution de 97% d’hospitalisations pour COVID, de 95% d’infections sévères et de 96,7 % de décès liés au COVID en comparaison des 1,94 millions israéliens non vaccinés.
En cas d’épidémie au variant delta, l’efficacité du vaccin Pfizer diminue de 94% à 88% et de 75% à 67% avec le vaccin Astra-Zeneca [Référence : N Engl J Med 2021;385:585-94]. Cette efficacité a été confirmée par une étude en Ecosse. En Ecosse, 39,4% des résidents de moins de 65 ans et 89% des résidents âgés de plus de 65 ans ont été vaccinés entre janvier et juin 2021 [Reference Lancet 2021 ;397:2461-2462]. Le variant delta multipliait par 1,8 fois la probabilité d’être hospitalisé par rapport au variant alpha (1er variant observé en Ecosse). Le vaccin Pfizer avait une efficacité réduite de 92% à 79% et le vaccin Astra-Zeneca de 73% à 60% pour diminuer le risque d’hospitalisation. Ces études sur un nombre élevé de sujets démontrent que les vaccins actuels restent efficaces sur le variant delta pour diminuer les hospitalisations et la mortalité liées au COVID.
La COVID est devenue l’une des premières causes d’infections nosocomiales (infections acquises à l’hôpital). En Angleterre, 23 324 soignants ont été suivis dont 89% vaccinés. La vaccination était associée à une diminution de 89% d’infection symptomatique ou non [référence : Lancet 2021;397:1725-1735]. Les soignants vaccinés ayant développé une infection étaient moins répondeurs au vaccin comme le démontrait un titre faible d’anticorps post vaccinal [référence : N Engl J Med 2021 Jul 28; doi: 10.1056/NEJMoa2109072]. Par ailleurs, quand une infection se développait chez les soignants vaccinés par les vaccins ARN messager, celle-ci était moins sévère et la réplication virale plus faible que chez les soignants non vaccinés [référence N Engl J Med 2021;385:320-9].
En conséquence, le risque de contamination des malades pourrait être plus faible chez un soignant vacciné ce qui suggère que la vaccination devient un devoir pour les soignants si l’on se place du point de vue de la protection du malade.
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